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#ZlatanGate : les arbitres se plaignent dans une lettre

Capture d’écran 2014 12 30 à 11.03.03

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Le SAFE, le syndicat des arbitres de football d’élite, via son président, Stéphane Lannoy, s’indigne dans une lettre ouverte de l’attitude du Zlatan Ibrahimovic, mais… sans jamais le citer.

Voici la retranscription intégrale de cette lettre :

«Il est des fois où garder le silence est préférable à toute autre forme de réaction, et l’on s’abstient sagement. Il est des fois où certains silences sont assourdissants, et l’on monte au créneau crânement. On pensait avoir connu un sommet de déchaînement médiatique après Chelsea – PSG et le déferlement de déclarations en tous genres et de tous bords – et nous avons publié une simple tribune sur notre site ce dimanche. On pensait avoir tout entendu. Mais non.

Ce dimanche soir, pour une passe en retrait – et pourquoi pas une rentrée de touche bientôt ? – nous avons connu un nouveau déchaînement de haine et de violences verbales. L’équation est simple : passe en retrait = arbitre le plus nul en 15 ans = pays de merde. Après M. Kuipers mercredi (de quel pays donc alors ?…), M. Jaffredo dimanche, et, en bout de ligne, puisque la coupe n’est pas assez pleine, la France toute entière. Rien n’est jamais trop grand pour l’ego surdimensionné. L’émotion est palpable par tout le pays et les remous sont nombreux. Le Ministre exige des excuses.

Qu’à cela ne tienne : on règle une jolie communication, avec entre autres «je n’accepte pas quand l’arbitre ne suit pas les règles. Ce n’est pas la première fois que cela se produit». C’est tellement commode, au passage, de se victimiser et d’inverser les rôles, et puis on s’essuie plus facilement les pieds sur un arbitre que sur tout un pays.

Toujours décriés à tort et à travers par les uns et les autres, nous sommes les premiers à connaître nos prestations, disséquées et évaluées match après match. Un arbitre sait quand il a « raté son match » ou quand il n’a pas pris LA bonne décision. Cela arrive, hélas, comme cela est déjà arrivé hélas aussi par le passé, et comme cela arrivera hélas encore dans l’avenir. Nous travaillons pour réduire nos erreurs, mais nous ne l’ignorons pas, nous restons désespérément faillibles. Aussi, aujourd’hui, les Français passent par beaucoup de sentiments mêlés. L’indignation du simple citoyen, l’écœurement du salarié, l’incompréhension du fan, la déception des simples pratiquants.

Et puis il y a les arbitres. Mais qui s’en soucie?
Le retentissement de tels propos n’est pourtant pas anodin sur les plus de 25000 arbitres – un bien petit pays, en somme – qui peuplent nos Championnats. Le retentissement est même terrible en définitive, avec des phénomènes de violence qui s’amplifient dans les footballs de nos campagnes les plus reculées ou de nos cités les plus difficiles. Là où l’arbitre est souvent bien seul et très exposé. Les propos de ce dimanche nous indignent une fois de plus. Nous avons déjà alerté nos instances du climat qui se dégrade et nous inquiète toujours plus vis-à-vis des arbitres. Nos communiqués récents en ce sens sont restés lettre morte. Nous montons donc ici au créneau avec cette lettre ouverte pour alerter tous les amoureux du ballon qu’il est temps de faire évoluer les mentalités.

Il est temps de prendre conscience qu’on ne peut tout dire, tout faire et tout accepter pour on ne sait quel prétexte. Qu’importe le fait de jeu, il y a des limites à ne pas et ne plus franchir. Si l’arbitre de rugby fait bien partie du jeu, il est grand temps qu’enfin, au football, chacun reconnaisse la place de l’arbitre, l’accepte et la respecte.»

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